VANITES

Il y a dans ses spectaculaires natures mortes un écho évident des vanités hollandaises du Siècle d’or. Elles expriment aussi une science de l’assemblage qui nous reporte aux retables de la Renaissance ou aux plafonds historiés de l’ère baroque. L’abondance de caissons et de prédelles y témoignait d’un horror vacui (que l’on retrouve curieusement dans l’accrochage des tableaux suprématistes de Malévitch au début de la Révolution russe) et d’un souci de la narration que l’art actuel a beaucoup négligé. Mais Xavier Vantaggi ne se borne pas, dans ses toiles et peintures sur bois, à raviver de vieux tours de main - même si la juxtaposition avec les œuvres du musée de Viterbe donne l’effet d’une filiation toute naturelle. Il sait leur donner une vérité contemporaine, qui traduit nos propres codes et nos angoisses.

Cela peut se lire au premier degré dans les compositions de vanités où, à côté du pinceau, du sablier, du crâne que l’on aurait pu y voir figurer autrefois, s’agrègent la Campbell’s Soup ou les dernières sneakers à la mode.